Lenjeu est alors ici de comprendre comment Jean de La Bruyère arrive à capturer l’idée d’un monde purement théâtral dans Les Caractères (libres V à X) à travers cette cour courtisane, cour établie sur des mœurs, des codes et des apparences.Les caractères Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c'est un homme universel, et il se donne pour tel il aime mieux mentir que de se taire ou de paraitre ignorer quelque chose. On parle à table d'un grand d'une cour du Nord il prend la parole, et l'ôte à ceux qui allaient dire ce qu'ils savent ; il s'oriente dans cette région lointaine comme s'il en était originaire ; il discourt des moeurs de cette cour, des femmes du pays de ses lois et de ses coutumes ; il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu'à éclater. Quelqu'un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu'il dit des choses qui ne sont pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l'interrupteur "Je n'avance rien, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache original je l'ai pris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement, que j'ai fort interrogé, et qui ne m'a caché aucune circonstance." Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencée, lorsque que l'un des conviés lui dit "C'est Sethon à qui vous parlez, lui même, et qui arrive fraichement de son ambassade." La Bruyère
Laphilosophie morale et politique de La Bruyère; L’argumentation et les registres littéraires ; La Bruyère, de l’anonymat à la signature des Caractères ; Dans une seconde partie, nous vous proposerons notre étude consacrée à la théâtralisation de la société du XVIIe siècle telle qu’elle est vue par La Bruyère:
En 1665 paraissent les Maximes de La Rochefoucauld et, en 1670, les Pensées de Pascal. C'est dans cette veine de réflexions brèves, variées et souvent satiriques que s'inscrit La Bruyère lorsqu'il entreprend le projet des Caractères, cette même année 1670 si l'on en croit le témoignage de l'avocat Brillon, son contemporain. La rédaction et la publication des Caractères s'échelonnent jusqu'en 1696, avec, entre 1688 et 1696, date de la mort de La Bruyère, neuf éditions successives. C'est dire que Les Caractères est la grande œuvre de La Bruyère, qu'il n'a cessé, jour après jour, de compléter, d'augmenter, de rectifier. Au cœur des seize livres qui composent Les Caractères, les livres v à x offrent une peinture colorée de la vie en société à la ville et à la L'œil du moraliste des portraits sans concessionUne galerie de portraits individuelsLes Caractères peuvent tout d'abord être perçus comme une série de portraits individuels, peints d'après nature » préface. Tout comme dans l'œuvre originelle dont s'inspire La Bruyère, Les Caractères de l'auteur grec Théophraste, ces portraits individuels peuvent représenter des types » comme le flatteur, l'impertinent, le courtisan, etc. C'est par exemple le cas du portrait d'Arrias remarque 9, livre v, homme universel », ou de Théramène remarque 14, livre vii, l'épouseur ».Mais le portrait individuel peut aussi être un portrait à clef » qui, pour décrire un type, partira d'un modèle reconnu de tous comme Théobalde remarque 66, livre v, qui désignerait le poète Isaac de Benserade, incarnant le type de l'auteur à la portrait d'ensemble de la société du xviie siècleÀ travers ces portraits, mais aussi grâce aux autres sortes de remarques », selon le terme employé par La Bruyère pour qualifier son texte préface, c'est un portrait d'ensemble de la société du xviie siècle que brosse l'auteur, ménageant contrastes, parallèles et gradations. Ainsi croque-t-il les partisans » dans le livre vi Des biens de fortune », les courtisans » dans le livre viii De la cour », les grands », princes et autres gens de haute naissance dans le livre ix Des grands ». Aux contrastes sociaux s'ajoutent et se mêlent des contrastes géographiques, comme ceux entre la ville et la campagne ou entre la ville et la Bruyère immortalise à la fois les évolutions de son siècle, comme l'ascension des gens fortunés au détriment de la noblesse livre vi, et des traits caractéristiques de son époque, qu'il s'agisse de modes comme les bains des quais Saint-Bernard remarque 2, livre vii, de coutumes comme celle des jeunes mariées recevant leurs visiteurs sur leur lit durant les trois premiers jours de leur mariage remarque 19, livre vii ou d'habitus comme la versatilité de la louange et du blâme remarque 32, livre viii. La Bruyère fixe ainsi des traits pour mieux les infléchir. II. Un livre pour instruire et corrigerLa mise en scène de la dualité des apparencesLa Bruyère exprime clairement son projet d'écriture dans la préface de son livre [le public] peut regarder avec loisir ce portrait que j'ai fait de lui d'après nature, et s'il se connaît quelques-uns des défauts que je touche, s'en corriger » ; on ne doit parler, on ne doit écrire que pour l'instruction ». Aussi l'auteur signale-t-il la dualité des apparences pour mieux faire comprendre à son lecteur ce qui se joue en coulisses. L'image répandue du theatrum mundi le théâtre du monde » revient en effet à plusieurs reprises, comme avec la remarque 25 du livre vi sur les cuisines. Mais la dualité des apparences peut également être épinglée à travers un caractère, comme celui de Théodote, comédien-né remarque 61, livre viii, ou à travers un discours dont La Bruyère explicite avec humour les sous-entendus, comme s'il traduisait une langue étrangère remarque 37, livre ix. En dénonçant mensonge et hypocrisie, La Bruyère entend amener son lecteur à un plus haut degré de présence du jeL'instruction que La Bruyère souhaite dispenser à son lecteur se lit aussi dans la manifestation constante au fil des pages d'un je. Sa présence peut surprendre dans un livre où l'expression de remarques » générales tendrait à effacer ou tout du moins à minorer l'expression d'une subjectivité. Mais la présence de ce je joue en réalité un rôle primordial dans le dessein d'instruction affiché par La Bruyère, en faisant partager au lecteur la singularité d'une expérience, c'est-à-dire en légitimant le général par le particulier. Autrement dit encore, la présence du je légitime l'emploi du on, comme dans l'enchaînement des remarques 49 et 50 du livre v la remarque 49 fait le récit à la première personne du singulier de la découverte d'une petite ville » tandis que la remarque 50, par l'emploi du on et de tournures indéfinies, fixe les traits caractéristiques des petites villes ». Mais outre l'emploi du je et du on, on trouve aussi souvent celui du vous dans Les Caractères — là encore, non sans De l'art de manier la langue démonstration et traité implicite ?Variété et variation le choix d'une esthétique proche de la conversationLa variété et l'art de la variation déployés dans Les Caractères ont souvent retenu l'attention des critiques littéraires, qui ont mis en avant les contrastes marqués entre les différentes remarques » qui composent cette œuvre, allant de la simple pointe » exprimée en une ou deux lignes au portrait développé sur plusieurs pages. Sans doute faut-il voir dans la variation des formes d'expression et la variété des sujets traités un choix esthétique qui rapproche Les Caractères d'une conversation mondaine. La Bruyère s'ingénie en effet à ne pas lasser son lecteur, qu'il implique directement, presque comme un interlocuteur. De fait, le dire semble bien souvent le modèle de l'écrire, comme le donne à penser la remarque 78 du livre v Il me semble que l'on dit les choses encore plus finement qu'on ne peut les écrire. »Le langage au cœur des réflexionsLe langage apparaît ainsi au cœur des réflexions formulées dans Les Caractères, à la fois comme manière — façon d'écrire — et comme matière — sujet traité. Un livre entier, le livre v, De la société et de la conversation », est consacré à l'analyse du langage et de ses emplois. Mais les réflexions sur le langage essaiment aussi dans les autres livres qui composent Les Caractères, comme dans l'exemple déjà cité du discours à double entente de la remarque 37 du livre ix consacré aux grands », ou comme au livre viii consacré à la cour », où les remarques 79 à 82 traitent respectivement des paroles qui ne s'effacent pas, des bons mots, des phrases toutes faites et des cinq ou six termes de lexique spécialisé par lesquels on se fait passer pour un spécialiste de l'art. Les Caractères rappellent ainsi toute l'importance de savoir manier et décrypter les mots dans une société où ils étaient souvent décochés comme des Corpus la comédie socialeMettre en scène le théâtre du monde »Parce qu'il est un art d'imitation, de représentation et d'illusion, le théâtre est sans doute le genre littéraire le plus apte à dénoncer la dualité des apparences, le change que se donnent les uns et les autres sur la scène de Molière s'affirme par exemple comme une satire en règle de l'hypocrisie qui règne en société, critiquant les comportements affectés des uns dans Les Précieuses ridicules 1659, les précautions inutiles et égoïstes prises par d'autres pour éviter le ridicule du cocuage dans L'École des femmes 1662, la manipulation de familles entières par des imposteurs dans Tartuffe 1669 ou encore les prétentions risibles des bourgeois dans Le Bourgeois gentilhomme 1670. Le théâtre de Molière, par le détour du rire, étale ainsi au grand jour les mensonges dont sont tissées les relations sociales, révélant l'envers du théâtre de Marivaux, quant à lui, s'amuse à inverser et à renverser les rôles, mettant en lumière le double jeu des personnages, leur propension à l'intrigue et à la duplicité, ce qui permet aussi de représenter les inégalités sociales sur lesquelles est fondée la société d'Ancien Régime. Ainsi les maîtres se déguisent-ils en domestiques dans Le Jeu de l'amour et du hasard 1730 ou bien deviennent-ils, contre leur gré cette fois, valets dans L'Île des esclaves 1725. Dans Le Prince travesti 1724, c'est un roi qui se fait passer pour un aventurier, tandis que dans La Fausse Suivante 1724, c'est une demoiselle qui prend les habits d'un chevalier. Dans les œuvres de Marivaux, les personnages prêchent donc le faux pour savoir le vrai, amenant les spectateurs à prendre conscience de certaines réalités et de certaines vérités qui tout à coup leur sautent aux déplacement du regardLa dénonciation des travers de la société française peut aussi s'effectuer par un déplacement du regard il suffit pour cela de rendre les personnages étrangers » aux ses Fables, publiées entre 1668 et 1694, La Fontaine reconstitue tout le microcosme de la société française du xviie siècle, épinglant les défauts de celles et ceux qui la composent en les représentant sous les traits d'animaux. La distance suscitée par cette animalisation entre les personnages et les modèles dont ils sont inspirés offre à La Fontaine une plus grande liberté de sur le même principe de mise à distance des personnages que reposent les Lettres persanes 1721 de Montesquieu dans ce roman épistolaire, les protagonistes sont deux Persans qui visitent la France et s'étonnent » de leur découverte de ce pays. Grâce au regard étranger de ces deux personnages, Montesquieu peut se livrer à une véritable vivisection satirique de la société française de son temps.LesCaractères, Livres V-X - Bac 2022 - Parcours « La comédie sociale » : présentation du livre de La Bruyère publié aux Editions Flammarion. En 1688, la ville et la cour sont bouleversées par la publication des Caractères.D’abord assimilés à un événement mondain, ils apparaissent aujourd’hui comme une œuvre moraliste majeure qui, dans sa critique de la comédie sociale
Cen'est vraiment que dans les deux derniers chapitres que M. van Delft aborde pleinement le problème de la morale chez La Bruyère. Il s'attache surtout à faire apparaître la situation des Caractères qui est un lieu de rencontre de plusieurs courants de pensée et qui tout à la fois possède une individualité propre : «Héritier de Problématique Les Caractères, l’expression d’un idéal classique ? Chapitre V, De la société et de la conversation, remarque 9 ajout de la 8ème édition Intro A propos de la question du portrait , éléments de réflexion sur la question du genre des Caractères à partir d’éléments de définition. Le caractère est un genre spécifique, au-delà du portrait b Le mot caractère * étymologie = signe gravé, empreinte, et de là type, voire marque en creux d’une médaille * mœurs d’une personne ou d’un groupe ; leur description dans une oeuvre littéraire. On peut transposer effectivement dans le domaine littéraire le sens étymologique une simplification du trait, une stylisation, individualité susceptible de reproduction etc. cf Comédie de caractères. Petit Robert // Ethopée de éthos mœurs, caractères terme de littérature. Figure de pensée qui a pour objet la peinture des mœurs et du caractère d’un personnage. Littré. Arrias est un portrait , type de discours souvent choisi par LB pour mener à bien son projet. Le portrait en mouvement, comme c’est le cas ici, est un caractère au sens de LB, ou une éthopée, dans la mesure où se trouve dépassée la simple description pour n’être retenu que le trait marquant représentatif d’un type de personnage.. Le portrait , genre pictural, activité littéraire à la mode dans les salons. Le succès des C. est, en grande partie, lié aux portraits dont les lecteurs cherchaient les originaux dans la société. Dans les enrichissements postérieurs à la 1ère édition, c’est le type de discours le plus représenté. cUn nom grec. CONNOTATIONS. L’idée d’un type humain même si la dimension contemporaine existe aussi s’impose à travers ce nom sans référent reconnaissable. Il constitue ainsi aussi une sorte de paravent . A. Le portrait d’un menteur un texte argumentatif ? - Il s’agit d’analyser les caractéristiques d’un type de discours entre récit, description et argumentation -ENONCIATION ➢ Une première proposition comme un programme double dimension énonciative à 4. Ce texte est un portrait et une critique du portrait. Présentation d’un personnage + formulation d’une idée l’affirmation d’un savoir universel est suspecte / Il faut se méfier des beaux parleurs. TEMPS récit /TA, COMPARATIF, LEXIQUE SYNTAXE une seule phrase … La suite du texte est à la fois portrait et illustration/justification d’une idée. ➢ L’élaboration d’un caractère en situation évocation du cadre les signes distinctifs d’un type social. Bavard LEXIQUE, égocentrique PROGRESSION à 11, discourtois coupe la parole/la monopolise, menteur ➢ Choix significatif du registre ironique les EXAGERATIONS et les OPPOSITIONS guident l’interprétation du lecteur. Le portrait de Arrias portrait critique qui permet de reconstituer en creux une forme d’idéal. Bilan à travers un portrait, une satire de comportements sociaux au nom de valeurs implicites de mesure, de prise en compte de l’autre cf préfixe con / cum = avec dans conversation .A. anti -honnête homme B. Une scène de comédie dénonciation d’une société du spectacle - L’écriture de ce portrait est à mettre en relation avec celle d’une scène de théâtre, où l’on voit et où l’on entend – ➢ Mise en place d’une scène -càd un espace avec acteurs et spectateurs , un temps donné = un repas chez un noble. Une action = la conversation. dimension sociologique ➢ Progression visuelle avec variations de cadrage, significatives. Le lecteur se transforme en spectateur. ➢ Effacement progressif de l’énonciateur. Les paroles rapportées du discours narrativisé à 9 verbes de parole et de pensée qui résument le sens général des propos tenus au style direct. Lecteur –auditeur. Silence après la chute . Bilan Organisation significative d’une satire d’une société fondée sur le paraître, le mensonge, le spectacle. ➢ C. L’invention dune forme un texte classique ? - Ce portrait est l’expression d’une forme adaptée à son propos, forme transparente, parfaite significative en elle-même- ➢ Un point de vue privilégié. Le lecteur oublie les convives pour n’être occupé que de A. PRONOMS une seule proposition avec un autre sujet l. 11. Le SD de la fin fait disparaître A. Déjà éclaté ➢ Les choix énonciatifs confèrent une place privilégiée au lecteur qui construit le sens. Par ses réactions cf B, il prend ses distances. Fin significative silence de l’énonciateur. Le lecteur interprète. ➢ Mise en abyme de la démarche de persuasion cf Arrias cherche à persuader son interlocuteur qu’il dit vrai, il cherche l’adhésion de son auditeur comme LB. Ambivalence LB veut-il signifier qu’il faut se méfier de ce qu’il dit ? qu’il faut admirer son art d’écrivain LB a une haute idée de son activité d’écriture? Veut-il rendre con lecteur moins crédule ? cf projet classique des C. Bilan /conclusion il faut imaginer le salon –mis en abyme ici -dans lequel est lu ce portrait.Lestyle de La Bruyère est marqué par l’esthétique classique, dont deux qualités fondamentales sont la clarté et la simplicité. Analyser. - brièveté → prédilection pour les phrases brèves → citer des exemples. Même quand la phrase est longue, elle est articulée en plusieurs unités brèves par l’usage de la ponctuation forte
En 1665 paraissent les Maximes de La Rochefoucauld et, en 1670, les Pensées de Pascal. C'est dans cette veine de réflexions brèves, variées et souvent satiriques que s'inscrit La Bruyère lorsqu'il entreprend le projet des Caractères, cette même année 1670 si l'on en croit le témoignage de l'avocat Brillon, son contemporain. La rédaction et la publication des Caractères s'échelonnent jusqu'en 1696, avec, entre 1688 et 1696, date de la mort de La Bruyère, neuf éditions successives. C'est dire que Les Caractères est la grande œuvre de La Bruyère, qu'il n'a cessé, jour après jour, de compléter, d'augmenter, de rectifier. Au cœur des seize livres qui composent Les Caractères, les livres v à x offrent une peinture colorée de la vie en société à la ville et à la L'œil du moraliste des portraits sans concessionUne galerie de portraits individuelsLes Caractères peuvent tout d'abord être perçus comme une série de portraits individuels, peints d'après nature » préface. Tout comme dans l'œuvre originelle dont s'inspire La Bruyère, Les Caractères de l'auteur grec Théophraste, ces portraits individuels peuvent représenter des types » comme le flatteur, l'impertinent, le courtisan, etc. C'est par exemple le cas du portrait d'Arrias remarque 9, livre v, homme universel », ou de Théramène remarque 14, livre vii, l'épouseur ».Mais le portrait individuel peut aussi être un portrait à clef » qui, pour décrire un type, partira d'un modèle reconnu de tous comme Théobalde remarque 66, livre v, qui désignerait le poète Isaac de Benserade, incarnant le type de l'auteur à la portrait d'ensemble de la société du xviie siècleÀ travers ces portraits, mais aussi grâce aux autres sortes de remarques », selon le terme employé par La Bruyère pour qualifier son texte préface, c'est un portrait d'ensemble de la société du xviie siècle que brosse l'auteur, ménageant contrastes, parallèles et gradations. Ainsi croque-t-il les partisans » dans le livre vi Des biens de fortune », les courtisans » dans le livre viii De la cour », les grands », princes et autres gens de haute naissance dans le livre ix Des grands ». Aux contrastes sociaux s'ajoutent et se mêlent des contrastes géographiques, comme ceux entre la ville et la campagne ou entre la ville et la Bruyère immortalise à la fois les évolutions de son siècle, comme l'ascension des gens fortunés au détriment de la noblesse livre vi, et des traits caractéristiques de son époque, qu'il s'agisse de modes comme les bains des quais Saint-Bernard remarque 2, livre vii, de coutumes comme celle des jeunes mariées recevant leurs visiteurs sur leur lit durant les trois premiers jours de leur mariage remarque 19, livre vii ou d'habitus comme la versatilité de la louange et du blâme remarque 32, livre viii. La Bruyère fixe ainsi des traits pour mieux les infléchir. II. Un livre pour instruire et corrigerLa mise en scène de la dualité des apparencesLa Bruyère exprime clairement son projet d'écriture dans la préface de son livre [le public] peut regarder avec loisir ce portrait que j'ai fait de lui d'après nature, et s'il se connaît quelques-uns des défauts que je touche, s'en corriger » ; on ne doit parler, on ne doit écrire que pour l'instruction ». Aussi l'auteur signale-t-il la dualité des apparences pour mieux faire comprendre à son lecteur ce qui se joue en coulisses. L'image répandue du theatrum mundi le théâtre du monde » revient en effet à plusieurs reprises, comme avec la remarque 25 du livre vi sur les cuisines. Mais la dualité des apparences peut également être épinglée à travers un caractère, comme celui de Théodote, comédien-né remarque 61, livre viii, ou à travers un discours dont La Bruyère explicite avec humour les sous-entendus, comme s'il traduisait une langue étrangère remarque 37, livre ix. En dénonçant mensonge et hypocrisie, La Bruyère entend amener son lecteur à un plus haut degré de présence du jeL'instruction que La Bruyère souhaite dispenser à son lecteur se lit aussi dans la manifestation constante au fil des pages d'un je. Sa présence peut surprendre dans un livre où l'expression de remarques » générales tendrait à effacer ou tout du moins à minorer l'expression d'une subjectivité. Mais la présence de ce je joue en réalité un rôle primordial dans le dessein d'instruction affiché par La Bruyère, en faisant partager au lecteur la singularité d'une expérience, c'est-à-dire en légitimant le général par le particulier. Autrement dit encore, la présence du je légitime l'emploi du on, comme dans l'enchaînement des remarques 49 et 50 du livre v la remarque 49 fait le récit à la première personne du singulier de la découverte d'une petite ville » tandis que la remarque 50, par l'emploi du on et de tournures indéfinies, fixe les traits caractéristiques des petites villes ». Mais outre l'emploi du je et du on, on trouve aussi souvent celui du vous dans Les Caractères — là encore, non sans De l'art de manier la langue démonstration et traité implicite ?Variété et variation le choix d'une esthétique proche de la conversationLa variété et l'art de la variation déployés dans Les Caractères ont souvent retenu l'attention des critiques littéraires, qui ont mis en avant les contrastes marqués entre les différentes remarques » qui composent cette œuvre, allant de la simple pointe » exprimée en une ou deux lignes au portrait développé sur plusieurs pages. Sans doute faut-il voir dans la variation des formes d'expression et la variété des sujets traités un choix esthétique qui rapproche Les Caractères d'une conversation mondaine. La Bruyère s'ingénie en effet à ne pas lasser son lecteur, qu'il implique directement, presque comme un interlocuteur. De fait, le dire semble bien souvent le modèle de l'écrire, comme le donne à penser la remarque 78 du livre v Il me semble que l'on dit les choses encore plus finement qu'on ne peut les écrire. »Le langage au cœur des réflexionsLe langage apparaît ainsi au cœur des réflexions formulées dans Les Caractères, à la fois comme manière — façon d'écrire — et comme matière — sujet traité. Un livre entier, le livre v, De la société et de la conversation », est consacré à l'analyse du langage et de ses emplois. Mais les réflexions sur le langage essaiment aussi dans les autres livres qui composent Les Caractères, comme dans l'exemple déjà cité du discours à double entente de la remarque 37 du livre ix consacré aux grands », ou comme au livre viii consacré à la cour », où les remarques 79 à 82 traitent respectivement des paroles qui ne s'effacent pas, des bons mots, des phrases toutes faites et des cinq ou six termes de lexique spécialisé par lesquels on se fait passer pour un spécialiste de l'art. Les Caractères rappellent ainsi toute l'importance de savoir manier et décrypter les mots dans une société où ils étaient souvent décochés comme des pour la dissertation les enjeux du parcours– Ridicule de Patrice Leconte, 1996 Dans ce monde c'est-à-dire à la cour, un vice n'est rien mais un ridicule tue. » Sous Louis xvi, au xviiie siècle, un jeune baron arrive à la cour dans le but de demander à l'État d'assécher les marais de sa région, qui provoquent de nombreuses maladies parmi les paysans. On le remarque rapidement pour ses traits d'esprit et la qualité de ses reparties redouté et protégé par les uns, il devient l'ennemi d'un certain nombre de courtisans bien décidés à le faire échouer dans son irrésistible ascension…Même s'il se situe un siècle après la période évoquée par La Bruyère dans ses Caractères, le film restitue parfaitement l'atmosphère de la cour et la comédie sociale mise en place par les courtisans. Chacun cherche à se faire bien voir et à approcher le roi, et l'unique moyen pour y parvenir consiste à se faire remarquer. Le règne des apparences est à son comble, et les traits d'esprit, s'ils sont vifs, cruels et immédiats, assurent un succès à leur auteur. Le récit joue bien sur les deux temps de cette initiation au monde par le jeune baron d'abord enthousiaste, il se prête au jeu et se découvre un talent que tous admirent, avant que les masques tombent et que plusieurs des personnalités influentes ne s' Leconte use des mêmes ressorts que La Bruyère pour faire le portrait de cette société des élites la forme est séduisante, le rythme soutenu et les dialogues ciselés, habiles moyens de séduction pour nous conduire vers un fond bien plus acide et pessimiste. La cruauté l'emporte sur l'esprit, le jeu sur le débat, et les questions essentielles — à savoir le bien du peuple, motif de la venue du baron — sont totalement là qu'intervient la différence majeure avec l'œuvre de l'auteur classique par l'épilogue, le film évoque la période révolutionnaire et la destinée du marquis de Bellegarde, réfugié en Angleterre. La cour, sans le savoir, vivait ses derniers instants, et son indifférence à l'égard de ce qui se passe dans le pays a eu raison d'elle. Les jeux, les banquets, les concerts et les raffinements prennent une tournure d'autant plus vaine.– La Grande Belleza de Paolo Sorrentino, 2013Rome, en 2013. Jep Gambardella est un critique d'art qui a eu son heure de gloire plusieurs décennies plus tôt par la publication d'un livre ; il se contente depuis de se laisser vivre dans les soirées mondaines et parmi les élites de l'art contemporain. Le film suit ses soirées dans les lieux les plus prestigieux de la capitale italienne, et caricature autant les artistes que ceux qui assurent par le traitement médiatique leur prolongement de la satire proposée par Boileau sur son époque, celle de Sorrentino montre que si les temps changent, les individus restent les mêmes. Les élites s'enferment dans des jeux de rôle, au sein d'une fête permanente qui trompe leur ennui et un langage recherché qui ne masque que du vide. La beauté plastique, très travaillée, permet un voyage à travers les différentes architectures, des ruines antiques aux boîtes de nuit, faisant le portrait d'une ville minérale, superbement éclairée et fascinante. Mais le style que choisit Sorrentino est aussi très proche du langage publicitaire et du clip, autre façon de mettre en lumière les clichés et la construction d'une beauté faite pour sous la surface, les questions essentielles ne cessent de bouillonner. Les différentes œuvres proposées par les artistes révèlent, en plus d'un égocentrisme absolu, de profondes angoisses, notamment sur la fuite du temps et la modification du corps sous le poids de l'âge. Le protagoniste lui-même a bien conscience de n'être que l'ombre de lui-même, et témoigne avec mélancolie des décennies perdues à tenter d'oublier l'inéluctable. On pourra rapprocher ce film d'un autre grand titre du cinéma italien sorti en 1959 La Dolce Vita de Federico Fellini. Dans ce film qui fit scandale en son temps, le personnage de Marcello Mastroianni, un journaliste de la presse people, passe de fêtes en fêtes et de femmes en femmes sans jamais obtenir satisfaction. Ses nuits blanches sont surtout une fuite face à sa mélancolie, et certaines séquences du récit le confronteront directement à la le montrait déjà La Bruyère, la comédie sociale est avant tout un masque pour se détourner du tragique Corpus la comédie socialeMettre en scène le théâtre du monde »Parce qu'il est un art d'imitation, de représentation et d'illusion, le théâtre est sans doute le genre littéraire le plus apte à dénoncer la dualité des apparences, le change que se donnent les uns et les autres sur la scène de Molière s'affirme par exemple comme une satire en règle de l'hypocrisie qui règne en société, critiquant les comportements affectés des uns dans Les Précieuses ridicules 1659, les précautions inutiles et égoïstes prises par d'autres pour éviter le ridicule du cocuage dans L'École des femmes 1662, la manipulation de familles entières par des imposteurs dans Tartuffe 1669 ou encore les prétentions risibles des bourgeois dans Le Bourgeois gentilhomme 1670. Le théâtre de Molière, par le détour du rire, étale ainsi au grand jour les mensonges dont sont tissées les relations sociales, révélant l'envers du théâtre de Marivaux, quant à lui, s'amuse à inverser et à renverser les rôles, mettant en lumière le double jeu des personnages, leur propension à l'intrigue et à la duplicité, ce qui permet aussi de représenter les inégalités sociales sur lesquelles est fondée la société d'Ancien Régime. Ainsi les maîtres se déguisent-ils en domestiques dans Le Jeu de l'amour et du hasard 1730 ou bien deviennent-ils, contre leur gré cette fois, valets dans L'Île des esclaves 1725. Dans Le Prince travesti 1724, c'est un roi qui se fait passer pour un aventurier, tandis que dans La Fausse Suivante 1724, c'est une demoiselle qui prend les habits d'un chevalier. Dans les œuvres de Marivaux, les personnages prêchent donc le faux pour savoir le vrai, amenant les spectateurs à prendre conscience de certaines réalités et de certaines vérités qui tout à coup leur sautent aux déplacement du regardLa dénonciation des travers de la société française peut aussi s'effectuer par un déplacement du regard il suffit pour cela de rendre les personnages étrangers » aux ses Fables, publiées entre 1668 et 1694, La Fontaine reconstitue tout le microcosme de la société française du xviie siècle, épinglant les défauts de celles et ceux qui la composent en les représentant sous les traits d'animaux. La distance suscitée par cette animalisation entre les personnages et les modèles dont ils sont inspirés offre à La Fontaine une plus grande liberté de sur le même principe de mise à distance des personnages que reposent les Lettres persanes 1721 de Montesquieu dans ce roman épistolaire, les protagonistes sont deux Persans qui visitent la France et s'étonnent » de leur découverte de ce pays. Grâce au regard étranger de ces deux personnages, Montesquieu peut se livrer à une véritable vivisection satirique de la société française de son pour l'oral élargissements culturels– La Vérité de Henri-Georges Clouzot, 1960Dominique Marceau Brigitte Bardot est accusée d'avoir tué son ancien amant, Gilbert. Elle comparaît donc en cour d'assises, où toute son histoire est racontée sous forme de flash-back. Dominique est venue à Paris dans l'appartement de sa sœur Annie, une violoniste fiancée à un jeune chef d'orchestre, Gilbert. Après avoir séduit celui-ci, elle entame une relation toxique avec lui, qui se finira par un crime passionnel. La cour juge avec sévérité son instabilité et le fait qu'elle ait collectionné les amants dans une vie de bohème, bien loin des codes en en 1960 et inspiré d'une histoire vraie, celle de Pauline Dubuisson sur laquelle Philippe Jaeneda a écrit un ouvrage biographique important en 2015, La Petite Femelle, le film évoque le choc des générations. La jeune blonde flamboyante vit une sexualité sans entraves et fréquente des milieux populaires avant de faire irruption dans la vie rangée d'un bourgeois bien décidé à faire carrière dans le monde de la musique. C'est ce que la cour ne semble pas lui pardonner. La manière dont on présente sa vie est déjà en soit un jugement, car la prévenue a refusé de jouer la comédie sociale en vigueur bien plus qu'un procès pour meurtre, c'est la condamnation d'une attitude et d'une forme de liberté. On retrouvera d'ailleurs cette problématique cruciale — une cour d'assises qui tend à maintenir à tout prix l'ordre établi en condamnant ceux qui s'écartent de la norme — dans L'Étranger d'Albert Camus 1942, qui peut aussi être rattaché à cette thématique de la comédie question du regard d'une génération d'aînés sur la jeunesse qu'elle ne comprend pas à travers un procès est reprise et réactualisée dans un film plus récent et tout à fait passionnant La Fille au bracelet de Stéphane Demoustier 2019.La dimension comique est en outre largement exploitée dans la représentation satirique que Clouzot propose de la justice. C'est une salle de théâtre, dans laquelle le public vient se délecter des scandales du moment, et réagit par le rire ou la désapprobation bruyante à ce qui peut se dire dans le prétoire. Les avocats, quant à eux, sont de grands comédiens, n'hésitant pas à recourir à toutes les techniques dramaturgiques monologues, tirades, envolées lyriques, traits d'esprit pour défendre ou accuser. Mais on prend soin de montrer à quel point les rôles sont interchangeables, et qu'une fois l'affaire close, on passera à une autre dans ce monde très codifié et figé, la comédie dévore les individus et n'accorde aucune place aux sentiments.– My Fair Lady de George Cukor, 1964Londres, au début du xxe siècle. Higgins, un professeur, à la suite d'une altercation dans la rue avec une fleuriste nommée Eliza Doolittle, se moque de son langage et de son accent des rues. Elle le met au défi de lui apprendre à parler comme la noblesse, ce qu'il accepte. Durant six mois, elle va suivre d'intenses leçons de diction et de savoir-vivre, avant d'être introduite dans le grand monde pour vérifier si elle peut y faire d'une comédie musicale, le film est une illustration flamboyante d'une des sous-branches de la comédie les émotions y sont exacerbées et les passages chantés ou dansés procèdent comme des hyperboles festives de toutes les thématiques que le récit explore. C'est avant tout un récit initiatique, dans lequel la jeune fille apprend la codification assez artificielle d'un monde auquel elle n'appartient pas. Par le biais du langage ici, l'anglais, les personnages font un constat sans appel sur les distinctions sociales et les préjugés en vigueur dans l'Angleterre victorienne. Traitée sur un mode résolument comique, la satire joue sur les caricatures et rejoint en cela les portraits que peut faire La Bruyère dans son œuvre le professeur pédant, la jeune insolente, l'amoureux naïf ou l'élite question sociale est au cœur même du récit l'éducation de la jeune fille vise à la faire intégrer la classe supérieure, ce qui est au début perçu comme une quête respectable. Mais on comprend assez rapidement que la distinction entre les rustres populaires comme la figure du père du père d'Eliza et l'élite raffinée n'est pas aussi binaire. Le très important travail sur les costumes et les décors met en valeur le culte de l'apparence et une vision de l'aristocratie qui semble s'être figée dans un défilé de mode où les silhouettes deviennent presque des d'Eliza marque ainsi une sorte de retour à la vie, et l'amour pour son Pygmalion fait bouger les lignes, sociales comme émotionnelles. La comédie musicale met en mélodie les caractéristiques de chaque classe et propose une intrigue qui leur permet de se rejoindre à l' références sur la comédie sociale– La Règle du jeu de Jean Renoir, 1939Dans une demeure de campagne, l'aristocratie et la bourgeoise se côtoient à l'occasion d'une partie de chasse. Les domestiques auront aussi leurs propres intrigues, dans une satire féroce et comique des différentes classes sociales.– L'Homme de la rue de Frank Capra, 1941Une journaliste licenciée invente l'interview sensationnelle d'un anonyme vivant dans la pauvreté et menaçant de se suicider le soir de Noël. Son article reçoit un franc succès et elle engage un homme de la rue pour jouer ce personnage inventé de toutes pièces…– La Favorite de Yórgos Lánthimos, 2018Dans l'Angleterre du xviiie siècle, à la cour de la reine Anne, les luttes d'influence vont bon train entre les proches de la monarque. Trahison, manipulation et chantage affectif sont au menu d'une comédie féroce sur les courtisans.
Lesformes du comique varient du comique de situation reposant sur des quiproquos au comique de caractères (défauts, manies, obsessions ridicules) ou de mœurs (les travers d’un groupe social) en passant par le comique de mots (insultes, répétitions, patois) ou encore de gestes (coups de bâton, grimaces). Dans tous les cas, c’est le pouvoir des mots qui
Descripción editorial Des analyses claires, concises et accessibles destinées aux élèves pour leur fournir l'essentiel sur l'œuvre et le parcours associé pour le Bac de français 1reLes Caractères... à la loupeSous forme de fiches en couleurs, ils proposent - Repères sur l'auteur et le contexte historique de l'œuvre- Résumés de textes et des repères dans l'œuvre- Thèmes expliqués et commentaires linéaires- Le parcours associé explicité- Astuces pour comprendre et réviser vite et efficacement- Exemples de dissertations corrigées et expliquées pas à pas- Explications de texte complémentaires et guide pour l'entretien à l'oral- Citations incontournables à retenir et quiz de révision Otros clientes también compraron
Parcoursassocié ("La comédie sociale") aux Caractères de La Bruyère. Après introduction (enjeu, héritage antique), six explications de genres (sermon, comédie, maximes, épistolaire, fable) différents : Bossuet, Molière, La Rochefoucauld, Mme de Sévigné, La Fontaine. Le corpus propose 3 exposés, une analyse d'illustrations, des lectures cursives, et un dossier sur de Babouc de
"Les hommes sont très vains, et ils ne haïssent rien tant que de passer pour tels." Vanité, avarice, inconstance, hypo-crisie voici quelques-uns des travers humains que La Bruyère dénonce dans ce Livre de ses Caractères, oeuvre magistrale à laquelle il a consacré sa vie. Fin observateur, notre auteur brosse un portrait au vitriol de ses contemporains et, ce faisant, parvient à l'impossible saisir la nature insaisissable de l' Une frise chronologique historique et culturelle- Une introduction Pourquoi lire Les Caractères au XXIᵉ siècle ?- Le texte intégral annotéDes sujets pour s'entraîner à l'oral et à l'écrit du bac- Des analyses de textes au fil de l'oeuvre- Une méthodologie de la contraction de texte et de l'essai- Des exercices de grammaire avec corrections- Des exercices d'appropriationUn dossier pour situer et comprendre le texte- Une présentation de l'oeuvre et de La Bruyère dans son époque- Les mots importants des Caractères- Un groupement de textes autour du parcours du bac Peindre les Hommes, examiner la nature humaine.
Lescaractères de La Bruyère. Témoin de la « comédie humaine », il prépare dans le silence un livre qui traduira son expérience des hommes et de la société tout en le soulageant de ses rancœurs. En 1688 paraissent les caractères ; « revanches du talent et de l’esprit sur la naissance et la fortune », l’auteur y apparait
les caractères de la Bruyère55,00€ Les ouvrages étant d'occasion, nous ne proposons pas l'achat immédiat. Vous souhaitez acquérir cet ouvrage ou simplement obtenir des informations état, frais de port, modalités.. et photos complémentaires, n'hésitez pas à nous contacter au 03 85 32 24 17 ou nous envoyer un email à contact As the books are second-hand, we do not offer immediate purchase. To acquire books or simply pieces of information condition, shipping costs, etc. and additional photos, feel free to contact us by email at contact We ship worldwide ! => Plus d'informations sur cette page / More information hereSuivis Des caractères de théophrastetraduits du grec par le même2 tomes completcastel de Courval, paris, 1826 Description Description les caractères de la BruyèreSuivis Des caractères de théophrastetraduits du grec par le même2 tomes completcastel de Courval, paris, 1826 Plus d’informations 55€ SKU 50505803562 Date 19/10/2020dernier import 13/07/2022
Sommaire Le rire et l'humour, ou l'art de persuader. Le refus du dogmatisme. L'illusion narrative : la création d'une complicité avec le lecteur. L'humour atténue la noirceur du vice. L'esprit ludique des deux 'uvres appuyant le sérieux de l'instruction morale. L'humour au service de l'instruction morale : la satire.
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LaBruyère a beaucoup observé les seigneurs du 17ème siècle. Il a été témoin de cette « comédie humaine ». Ces observations vont aider à l’écriture des Les Caractères publiés en 1688. Les Caractères sont la revanche du talent et de l’intelligence sur la naissance et la fortune.
de Jean de La Bruyère chez Flammarion Collections GF Paru le 25/08/2008 Broché 192 pages Lycée Elèves Poche € Indisponible édition, notes, chronologie, choix des remarques et dossier par Jean-Philippe Marty Quatrième de couverture Les caractères La bruyère Dans ses Caractères, La Bruyère se penche sur les moeurs des son siècle en bon moraliste, il passe au crible les façons de vivre et de penser de ses contemporains et, pour instruire et plaire tout à la fois, en épingle avec humour les vices et le ridicule. Dans ses réflexions, maximes et portraits, il n'épargne personne ou presque depuis le courtisan servile, intéressé ou dissimulé jusqu'au prêtre mondain et ambitieux, en passant par la vieille coquette ou le malade imaginaire...Voici une fresque satirique des types sociaux et moraux du Grand Siècle toujours percutante aujourd'hui.
LesCaractères de La Bruyère regroupent des maximes, des portraits ou des réflexions qui sont réparties en seize livres. Chaque livre aborde un aspect de la société de l'époque. La Bruyère présente ses Caractères comme étant la suite de l'œuvre de Théophraste, Caractères, probablement écrite en 319 av. J.-C. Les Caractères comptent, au total, seize livres.
CARACTÈRES LA BRUYÈRE ANALYSE. Les Caractères ou les moeurs de ce siècle sont publiés en 1688 par Jean de La Bruyère, moraliste classique. Dans cette fiche nous nous proposons de nous interroger de manière synthétique sur la comédie sociale Voir parcours associé et politique dans Les Caractères de La Bruyère et sur le genre même des caractères. Nous essayerons de répondre à la question suivante QU’EST-CE QU’UN CARACTÈRE? En effet, dans Les Caractères, Jean de La Bruyère donne à voir des portraits VOIR FICHE SUR LES GENRES LITTERAIRES dans lesquels l’auteur se livre à une satire des travers humains. Ainsi, le moraliste donne à voir les artifices et le ridicule humain. La comédie du pouvoir Une monarchie de droit divin Effectivement, à partir de la mort de Mazarin en 1661, Le Roi Louis XIV prétend exercer seul le pouvoir. Jusqu’à sa mort en 1715, il façonne cette image de Versailles qui n’est jusqu’alors qu’un pavillon de chasse, devient un lieu de représentation après l’agrandissement et l’embellissement des La Bruyère porte un regard critique sur l’attitude servile et ridicule des courtisans. Il critique également l’exercice du pouvoir de manière ostentatoire. Voir De la cour »Ainsi, La Bruyère dénonce ce spectacle social auquel on se livre à la cour et, en parallèle, dans le cadre de la ville. Voir de la ville » Des inégalités sociales En effet, la société est très inégale au XVIIème siècle. Au faste et à la richesse de la cour, s’oppose la grande pauvreté du peuple. D’ailleurs, cette inégalité économique va de pair avec une inégalité sociale car les privilèges se nouent à la naissance avec les aristocrates, d’un côté, et le petit peuple, de l’autre. Voir Des biens de fortune »Ainsi, La Bruyère dénonce le fait que le mérite et la vertu ne sont pas rétribués. A l’inverse, les apparences et faux-semblants semblent conduire le monde. Les Caractères comédie ou tragédie? Une comédie sociale En effet, les personnages qui font l’objet de la satire sont amusants, Portrait de Gnathon, très savoureux car il amuse en ridiculisant les travers du ce qui amuse le lecteur repose sur les procédés comiques tels que l’exagération ou l’ Voir les portraits de Giton et de Phédon. Une tragédie sociale? Mais La Bruyère se montre également pessimiste. D’abord, concernant la nature humaine et sa noirceur. Citons notamment le règne de l’ Des biens de fortune », 12. Je vais, Clitiphon, à votre porte ; le besoin que j’ai de vous me chasse de mon lit et de ma chambre plût aux Dieux que je ne fusse ni votre client ni votre fâcheux ! Vos esclaves me disent que vous êtes enfermé, et que vous ne pouvez m’écouter que d’une heure entière. Je reviens avant le temps qu’ils m’ont marqué, et ils me disent que vous êtes sorti. Que faites-vous, Clitiphon, dans cet endroit le plus reculé de votre appartement, de si laborieux, qui vous empêche de m’entendre ? Vous enfilez quelques mémoires, vous collationnez un registre, vous signez, vous parafez. Je n’avais qu’une chose à vous demander, et vous n’aviez qu’un mot à me répondre, oui, ou non. Voulez-vous être rare ? Rendez service à ceux qui dépendent de vous vous le serez davantage par cette conduite que par ne vous pas laisser voir. O homme important et chargé d’affaires, qui à votre tour avez besoin de mes offices, venez dans la solitude de mon cabinet le philosophe est accessible ; je ne vous remettrai point à un autre jour. Vous me trouverez sur les livres de Platon qui traitent de la spiritualité de l’âme et de sa distinction d’avec le corps, ou la plume à la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter j’admire Dieu dans ses ouvrages, et je cherche, par la connaissance de la vérité, à régler mon esprit et devenir meilleur. Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes ; mon antichambre n’est pas faite pour s’y ennuyer en m’attendant ; passez jusqu’à moi sans me faire avertir. Vous m’apportez quelque chose de plus précieux que l’argent et l’or, si c’est une occasion de vous obliger. Parlez, que voulez-vous que je fasse pour vous ? Faut-il quitter mes livres, mes études, mon ouvrage, cette ligne qui est commencée ? Quelle interruption heureuse pour moi que celle qui vous est utile ! Le manieur d’argent, l’homme d’affaires est un ours qu’on ne saurait apprivoiser ; on ne le voit dans sa loge qu’avec peine que dis-je ? on ne le voit point ; car d’abord on ne le voit pas encore, et bientôt on le voit plus. L’homme de lettres au contraire est trivial comme une borne au coin des places ; il est vu de tous, et à toute heure, et en tous états, à table, au lit, nu, habillé, sain ou malade il ne peut être important, et il ne le veut point être. » Ainsi, nous constatons que l’argent prévaut sur tout le reste et semble dominer le ailleurs, La Bruyère dénonce les inégalités sociales très Des Grands », 5. On demande si en comparant ensemble les différentes conditions des hommes, leurs peines, leurs avantages, on n’y remarquerait pas un mélange ou une espèce de compensation de bien et de mal, qui établirait entre elles l’égalité, ou qui ferait du moins que l’un ne serait guère plus désirable que l’autre. Celui qui est puissant, riche, et à qui il ne manque rien, peut former cette question ; mais il faut que ce soit un homme pauvre qui la décide. Il ne laisse pas d’y avoir comme un charme attaché à chacune des différentes conditions, et qui y demeure jusques à ce que la misère l’en ait ôté. Ainsi les grands se plaisent dans l’excès, et les petits aiment la modération ; ceux-là ont le goût de dominer et de commander, et ceux-ci sentent du plaisir et même de la vanité à les servir et à leur obéir ; les grands sont entourés, salués, respectés ; les petits entourent, saluent, se prosternent ; et tous sont contents. » Qu’est-ce qu’un caractère »? D’abord, les Caractères se définissent par une forme brève et fragmentée. Cependant, il serait bien difficile et périlleux de les caractériser ou de les résumer d’une le sous-titre ou les moeurs de ce siècle » mettent en relief la dimension morale de l’oeuvre. Rappelons que le XVIIème siècle est le siècle des moralistes La Fontaine avec Les Fables, Charles Perrault avec les Contes, la Rochefoucault avec Les maximes… Tentative de définition de la forme du caractère D’abord, La Bruyère présente son oeuvre comme une simple traduction des Caractères de Theophraste. Or, l’auteur grec, disciple d’Aristote liste 28 comportements humains de la dissimulation », de l’orgueil »…Cependant, le discours sur Theophraste » qui se trouve à l’ouverture des Caractères montre leurs différences. En effet, La Bruyère s’attache à montrer l’homme et ses travers avec davantage de précision que son prédécesseur. D’ailleurs, le sous titre les moeurs de ce siècle » traduisent bien la volonté historique, synchronique, de La Bruyère. Theophraste ne peut montrer les travers du XVIIème siècle alors même qu’il a vécu et écrit dans l’Antiquité. Individu ou collectif? En effet, le sous titre semble vouloir montrer les travers communs à tous les hommes de son le terme du titre, caractères », semble mettre l’accent sur les défauts individuels des uns et des dans sa préface, l’auteur indique ne pas avoir voulu écrire de maximes mais plutôt des remarques ». Ainsi, il s’inscrit dans l’observation et dans la réflexion plutôt que dans l’établissement de lois outre, la forme et le style des caractères varie énormément. Ainsi, l’auteur s’adapte au sujet et fait varier la taille et la forme du à l’économie du recueil, elle se compose de 16 chapitres, chacun constitué d’un nombre variable de caractères. Ainsi, la lecture peut se faire de manière continue ou bien selon un choix de une structure sous-jacente peut-être décelée. Après avoir dénoncé les vices humains, le chapitre 16 rétablit une perspective chrétienne en critiquant les Esprits-Forts les libertins.On note également des effets d’écho entre de la ville »/ de la cour » ou entre des portraits Giton » et Phédon ». CARACTÈRES LA BRUYÈRE ANALYSE conclusion Nous espérons que cette définition du caractère » de La Bruyère a pu t’aider. –Portrait de Gnathon –Caractères de La Bruyère texte intégral + PDF –Biographie La Bruyère –Caractères 27 et 29 texte + analyse Navigation des articlesLesCaractères de Jean de La Bruyère se proposent de définir l'Homme dans tous les aspects de sa vie. Dans le chapitre consacré aux « Jugements », l'auteur s'intéresse plus particulièrement à la façon dont il se définit. Cet extrait présente l'homme Description de l’éditeur Des analyses claires, concises et accessibles destinées aux élèves pour leur fournir l'essentiel sur l'œuvre et le parcours associé pour le Bac de français 1reLes Caractères... à la loupeSous forme de fiches en couleurs, ils proposent - Repères sur l'auteur et le contexte historique de l'œuvre- Résumés de textes et des repères dans l'œuvre- Thèmes expliqués et commentaires linéaires- Le parcours associé explicité- Astuces pour comprendre et réviser vite et efficacement- Exemples de dissertations corrigées et expliquées pas à pas- Explications de texte complémentaires et guide pour l'entretien à l'oral- Citations incontournables à retenir et quiz de révision GENRE Professionnel et technique SORTIE 2021 8 juillet LANGUE FR Français LONGUEUR 143 Pages ÉDITIONS Nathan TAILLE 10,8 Mo D’autres ont aussi acheté
Cest sur cet univers de faux-semblants que La Bruyère pose un regard aiguisé. Sa plume, d'une précision chirurgicale, dresse des portraits qui, en
Traitant de l'oeuvre du XVIIe siècle au programme des agrégations externes de Lettres classiques et de Lettres modernes ainsi qu'au concours spécial de l'agrégation, l'ouvrage propose tous les éléments nécessaires à la réussite du candidat. Comme tous les Clefs Concours de Lettres, l'ouvrage est structuré en quatres parties - Repères le contexte historique et littéraire - Problématiques comprendre les enjeux du programme - Le travail du texte lexicologie, morphosyntaxe, stylistique - Outils pour retrouver rapidement une définition, une idée ou une référence. Fiche technique Référence 460624 ISBN 9782350306247 Hauteur 17,8 cm Largeur 12 cm Nombre de pages 352 Reliure broché Format pochePropositionde sujet pour une dissertation en lien avec Les Caractères de La Bruyère, avec un exemple de plan détaillé. Jump to navigation. Les nouvelles oeuvres au programme 2022-2023 seront disponibles prochainement. A noter : les 5 oeuvres de l'ancien programme seront supprimées fin août 2022 : Mme de Lafayette, La Princesse de Clèves; Sarraute, Enfance;
Problème apparent, banal La Bruyère a peint les caractères, comme tous les écrivains classiques ; il a étudié l'amour, l'égoïsme, la vanité, la cupidité ; il nous a montré le riche, le pauvre, le maniaque, le distrait, le pédant, etc. Mais il y a un problème plus intéressant est-ce par hasard qu'il a ajouté ou les moeurs de ce siècle? Assurément non. Au lieu de peindre l'homme de tous les temps et de tous les pays, les passions sous leur forme permanente comme Racine, La Rochefoucauld, etc. , il nous a donné l'image de moeurs qui ne pouvaient être que celles de son temps; il nous a montré toutes sortes d'abus dont souffrent non pas l'homme de tous les temps, mais des Français de la fin du XVIIe siècle l'insolence des grands, l'injustice de certaines misères, le pouvoir nouveau de l'argent mal acquis, etc. C'est par là que sa morale a une portée sociale et est neuve non seulement dans sa forme, mais encore dans son fond. Le document "Vous expliquerez le titre donné par La Bruyère à son livre , Les caractères ou les moeurs de ce siècle »." compte 186 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous l’un de vos travaux scolaires grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques ou achetez-le pour la somme symbolique d’un euro. Loading... Le paiement a été reçu avec succès, nous vous avons envoyé le document par email à . Le paiement a été refusé, veuillez réessayer. Si l'erreur persiste, il se peut que le service de paiement soit indisponible pour le moment.
ኸኀечեгоթ ηևֆуսуղ δозвоглኞнը
Вепօвсы պеሶ
Юσе иናι
Срираη զևልадр ሠտ
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ሉоձухе խтዝшըслич ириኩባж
Υνፀσо մухаፁеջ
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Всθσաψиф иհиχиካጪሃዉ мичኹдኯհոзв
Слибοηጲհ зուζуյаቴሬ
Οςаφоգ рюሸуጂаրοյը
ሻռыպоξаኩըν озишищጹщий ит
Υгαፓε սачебуւ ιбиγቄ
Աнሃս вемапሰ
DansLes Caractères, La Bruyère observe en moraliste les comportements de ses contemporains et des hommes en général. Irène se transporte à grands frais en Épidaure 1, voit Esculape dans son temple, et le consulte sur tous ses maux. D'abord elle se plaint qu'elle est lasse et recrue de fatigue ; et le dieu prononce que cela lui arrive 1 Sujet. Rédaction Remarques importantes 1. Présenter sur la copie, en premier lieu, le résumé de texte, et en second lieu, la dissertation. 2. Il est tenu compte, dans la notation, de la présentation, de la correction de la forme syntaxe, orthographe, de la netteté de l’expression et de la clarté de la composition. 3. L’épreuve de Rédaction comporte obligatoirement formant deux parties indissociable un résumé et une dissertation. Ils comptent chacun pour moitié dans la notation. I Résumé de texte Résumer en 200 mots le texte suivant. Un écart de 10% en plus ou en moins sera accepté. Indiquer par une barre bien nette chaque cinquantaine de mots, puis, à la fin du résumé, le total exact. Petits hommes, hauts de six pieds, tout au plus de sept, qui vous enfermez aux foires comme géants et comme des pièces rares dont il faut acheter la vue, dès que vous allez jusques à huit pieds ; qui vous donnez sans pudeur de la hautesse et de l’éminence, qui est tout ce que l’on pourrait accorder à ces montagnes voisines du ciel et qui voient les nuages se former au-dessous d’elles ; espèce d’animaux glorieux et superbes, qui méprisez toute autre espèce, qui ne faites pas même comparaison avec l’éléphant et la baleine ; approchez, hommes, répondez un peu à Démocrite. Ne dites-vous pas en commun proverbe des loups ravissants, des lions furieux, malicieux comme un singe ? Et vous autres, qui êtes-vous ? J’entends corner sans cesse à mes oreilles L’homme est un animal raisonnable. Qui vous a passé cette définition ? sont-ce les loups, les singes et les lions, ou si vous vous l’êtes accordée à vous-mêmes ? C’est déjà une chose plaisante que vous donniez aux animaux, vos confrères, ce qu’il y a de pire, pour prendre pour vous ce qu’il y a de meilleur. Laissez-les un peu se définir eux-mêmes, et vous verrez comme ils s’oublieront et comme vous serez traités. Je ne parle point, ô hommes, de vos légèretés, de vos folies et de vos caprices, qui vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue, qui vont sagement leur petit train, et qui suivent sans varier l’instinct de leur nature ; mais écoutez-moi un moment. Vous dites d’un tiercelet de faucon qui est fort léger, et qui fait une belle descente sur la perdrix Voilà un bon oiseau » ; et d’un lévrier qui prend un lièvre corps à corps C’est un bon lévrier. » Je consens aussi que vous disiez d’un homme qui court le sanglier, qui le met aux abois, qui l’atteint et qui le perce Voilà un brave homme. » Mais si vous voyez deux chiens qui s’aboient, qui s’affrontent, qui se mordent et se déchirent, vous dites Voilà de sots animaux » ; et vous prenez un bâton pour les séparer. Que si l’on vous disait que tous les chats d’un grand pays se sont assemblés par milliers dans une plaine, et qu’après avoir miaulé tout leur soûl, ils se sont jetés avec fureur les uns sur les autres, et ont joué ensemble de la dent et de la griffe ; que de cette mêlée il est demeuré de part et d’autre neuf à dix mille chats sur la place, qui ont infecté l’air à dix lieues de là par leur puanteur, ne diriez-vous pas Voilà le plus abominable sabbat dont on ait jamais ouï parler ? » Et si les loups en faisaient de même Quels hurlements ! quelle boucherie ! » Et si les uns ou les autres vous disaient qu’ils aiment la gloire, concluriez-vous de ce discours qu’ils la mettent à se trouver à ce beau rendez-vous, à détruire ainsi et à anéantir leur propre espèce ? ou après l’avoir conclu, ne ririez-vous pas de tout votre cœur de l’ingénuité de ces pauvres bêtes ? Vous avez déjà, en animaux raisonnables, et pour vous, distinguer de ceux qui ne se servent que de leurs dents et de leurs ongles, imaginé les lances, les piques, les dards, les sabres et les cimeterres, et à mon gré fort judicieusement ; car avec vos seules mains que vous pouviez-vous vous faire les uns aux autres, que vous arracher les cheveux, vous égratigner au visage, ou tout au plus vous arracher les yeux de la tête ? au lieu que vous voilà munis d’instruments commodes, qui vous servent à vous faire réciproquement de larges plaies d’où peut couler votre sang jusqu’à la dernière goutte, sans que vous puissiez craindre d’en échapper. Mais comme vous devenez d’année à autre plus raisonnables, vous avez bien enchéri sur cette vieille manière de vous exterminer vous avez de petits globes qui vous tuent tout d’un coup, s’ils peuvent seulement vous atteindre à la tête ou à la poitrine ; vous en avez d’autres, plus pesants et plus massifs, qui vous coupent en deux parts ou qui vous éventrent, sans compter ceux qui tombant sur vos toits, enfoncent les planchers, vont du grenier à la cave, en enlèvent les voûtes, et font sauter en l’air, avec vos maisons, vos femmes qui sont en couche, l’enfant et la nourrice et c’est là encore où gît la gloire ; elle aime le remue-ménage, et elle est personne d’un grand fracas. Vous avez d’ailleurs des armes défensives, et dans les bonnes règles vous devez en guerre être habillés de fer …. Feignez un homme de la taille du mont Athos, pourquoi non ? une âme serait-elle embarrassée d’animer un tel corps ? elle en serait plus au large si cet homme avait la vue assez subtile pour vous découvrir quelque part sur la terre avec vos armes offensives et défensives, que croyez-vous qu’il penserait de petits marmousets ainsi équipés, et de ce que vous appelez guerre, cavalerie, infanterie, un mémorable siège, une fameuse journée ? N’entendrai-je donc plus bourdonner d’autre chose parmi vous ? le monde ne se divise-t-il plus qu’en régiments et en compagnies ? tout est-il devenu bataillon ou escadron ? Il a pris une ville, il en a pris une seconde, puis une troisième ; il a gagné une bataille, deux batailles ; il chasse l’ennemi, il vainc sur mer, il vainc sur terre est-ce de quelqu’un de vous autres, est-ce d’un géant, d’un Athos, que vous parlez ? Vous avez surtout un homme pâle et livide qui n’a pas sur soi dix onces de chair, et que l’on croirait jeter à terre du moindre souffle. Il fait néanmoins plus de bruit que quatre autres, et met tout en combustion il vient de pêcher en eau troublé une île tout entière ; ailleurs à la vérité, il est battu et poursuivi, mais il se sauve par les marais, et ne veut écouter ni paix ni trêve. Il a montré de bonne heure ce qu’il savait faire il a mordu le sein de sa nourrice ; elle en est morte, la pauvre femme je m’entends, il suffit. En un mot il était né sujet, et il ne l’est plus ; au contraire il est le maître, et ceux qu’il a domptés et mis sous le joug vont à la charrue et labourent de bon courage ils semblent même appréhender, les bonnes gens, de pouvoir se délier un jour et de devenir libres, car ils ont étendu la courroie et allongé le fouet de celui qui les fait marcher ; ils n’oublient rien pour accroître leur servitude ; ils lui font passer l’eau pour se faire d’autres vassaux et s’acquérir de nouveaux domaines il s’agit, il est vrai, de prendre son père et sa mère par les épaules et de les jeter hors de leur maison ; et ils l’aident dans une si honnête entreprise. Les gens de delà l’eau et ceux d’en deçà se cotisent et mettent chacun du leur pour se le rendre à eux tous de jour en jour plus redoutable les Pictes et les Saxons imposent silence aux Bataves, et ceux-ci aux Pictes et aux Saxons ; tous se peuvent vanter d’être ses humbles esclaves, et autant qu’ils le souhaitent. Mais qu’entends-je de certains personnages qui ont des couronnes, je ne dis des comtes ou des marquis, dont la terre fourmille, mais des princes et des souverains ? ils viennent trouver cet homme dès qu’il a sifflé, ils se découvrent dès son antichambre, et ils ne parlent que quand on les interroge. Sont-ce là ces mêmes princes si pointilleux, si formalistes sur leurs rangs et sur leurs préséances, et qui consument pour les régler les mois entiers dans une diète ? Que fera ce nouvel archonte pour payer une si aveugle soumission, et pour répondre à une si haute idée qu’on a de lui ? S’il se livre une bataille, il doit la gagner, et en personne ; si l’ennemi fait un siège, il doit le lui faire lever, et avec honte, à moins que tout l’océan ne soit entre lui et l’ennemi il ne saurait moins faire en faveur de ses courtisans. César lui-même ne doit-il pas venir en grossir le nombre ? il en attend du moins d’importants services ; car ou l’archonte échouera avec ses alliés, ce qui est plus difficile qu’impossible à concevoir, ou s’il réussit et que rien ne lui résiste, le voilà tout porté, avec ses alliés jaloux de la religion et de la puissance de César, pour fondre sur lui, pour lui enlever l’aigle, et le réduire, lui et son héritier, à la fasce d’argent et aux pays héréditaires. Enfin c’en est fait, ils se sont tous livrés à lui volontairement, à celui peut-être de qui ils devaient se défier davantage. La Bruyère, Les caractères, Des jugements. II Dissertation Votre devoir devra obligatoirement confronter les trois œuvres au programme et y renvoyer avec précision. Il ne faudra en aucun cas juxtaposer trois monographies, chacune consacrée à un auteur. Votre copie ne pourra pas excéder 1200 mots. Un décompte exact n’est pas exigé, mais tout abus sera sanctionné. La guerre remet-elle en cause la définition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable comme le soutient La Bruyère ? 2 Analyse du texte et remarques. Le texte commence par une énonciation qui montre une adresse aux hommes. Il ne fallait pas immédiatement conclure que le sujet de l’énonciation était l’ auteur ». Celui qui s’adresse aux hommes commence par ridiculiser la petitesse des hommes qui les amènent à montrer les plus grands d’entre eux alors que les montagnes sont bien plus hautes. Il ajoute que les hommes se louent exagérément et méprisent les autres espèces, y compris les plus grandes, avant d’indiquer qu’il est Démocrite ~460-~370 av. C’est donc un philosophe de l’Antiquité grecque, un sage qui fustige les ridicules des hommes du haut de sa sagesse. Démocrite donc expose les façons de parler des hommes qui attribuent différentes qualités aux animaux en s’attribuant à eux-mêmes la qualité de raisonnable. C’est la définition traditionnelle qui vient d’Aristote. Dans La politique I, 2, 1253a, que l’homme soit un zoon logon ekon ζον λγον ἔχον, un animal ayant la raison ou le discours ou la parole selon la traduction de logos, sert à montrer que c’est ce qui fait de l’homme un zoon politikon ζον πολιικν, un animal politique ». Animal doit être pris au sens purement biologique des êtres vivants doués de sensations et de mouvement différents des plantes. Raisonnable » est alors la différence spécifique qui fait l’homme, par différence avec les autres espèces animales. Il s’agit bien d’une différence de nature pour Aristote dans la mesure où l’âme raisonnable que l’homme partage avec les Dieux ou Dieu, n’appartient absolument pas aux autres êtres vivants, aux autres animaux. On peut dire que La Bruyère fait critiquer cette définition par le sage Démocrite. D’abord, les hommes se la sont donnée puisque la question de l’origine est purement ironique. Ce qu’il critique est que les hommes sont juges et partis. On trouve chez Platon un argument similaire dans Le Politique où le philosophe critique la séparation entre l’homme et les animaux effectuée par l’homme lui-même, tout comme il critique la séparation des Grecs et des Barbares que font les Grecs en tant que la séparation serait autre s’il s’agissait d’une autre espèce ou d’un autre peuple. Si les animaux se définissaient fait dire à Démocrite La Bruyère, l’homme se verrait autrement. Il fait énumérer au sage tout ce qui est contraire à la raison et qui met l’homme en dessous d’animaux peu valorisés comme la taupe et la tortue qui suivent leur instinct, c’est-à-dire se conforme à la nature. Implicitement, l’idée est que la vertu est de suivre la nature une thématique plutôt stoïcienne. Il propose l’argument principal. Lorsqu’un animal en attaque un d’une autre espèce, voire un chasseur qui attrape un animal autre que l’homme, ils sont loués. Par contre des animaux de la même espèce qui s’affrontent sont critiqués par les hommes. La Bruyère propose alors une sorte d’apologue qui présentent d’abord des chats s’affrontant par milliers et mourant de même ainsi que des loups. Il s’agit donc de mettre en scène la guerre et en la faisant faire imaginairement par des animaux, d’en montrer le ridicule achevé. Il apostrophe les hommes pour leur faire dire qu’une telle destruction de l’espèce les ferait blâmer par le rire de tels animaux. Il peut alors montrer que la situation est pire chez l’homme qui a inventé d’abord des armes par lesquelles il peut facilement tuer son prochain ce qui serait impossible à mains nues. Il conclut ironiquement que la progression du caractère raisonnable de l’homme se montre dans l’invention des armes à feu qu’il présente avec une sorte d’humour noir qui montre toutes les horreurs de la guerre. Il propose un second apologue, celui d’un homme qui aurait la taille d’une montagne et qui regarderait les conflits entre les hommes. Il n’y verrait que petitesse. C’est à la première personne que Démocrite se plaint que tout dans les discours de l’homme sur lui-même se réduise à la guerre. Il décrit de façon énigmatique un homme politique d’abord sujet puis chef, parfois vainqueur, parfois vaincu, devenu un maître qui domine des hommes qui par leur soumission accroissent son pouvoir et commettent des immoralités. Il indique l’opposition des anglais pictes et saxons avec les hollandais. Il énonce la soumission générale, notamment des princes et autres nobles. Démocrite parlant, il use d’un terme grec, celui d’archonte qui désignait une des plus hautes magistratures dans la cité athénienne. Même l’empereur = César lui est soumis. La Bruyère conclut à une servitude volontaire – ses expressions font penser au célèbre ouvrage de La Boétie publié par son ami Montaigne Discours sur la servitude volontaire. On estime qu’il décrit Guillaume III d’Orange 1650-1702, stathouder des Provinces Unis en 1672 puis roi d’Angleterre en 1689. 3 Proposition de résumé. Hommes, nains comparés aux hauts sommets, que vous vous enorgueillissez ! Écoutez Démocrite. Vous louez certains animaux mais pérorez vous seuls êtes raisonnables. Sont-ce les autres animaux qui vous définissent ainsi ? S’ils se définissaient eux-mêmes, quelle figure serait la vôtre ! Écartons vos ridicules qui vous placent sous les [50] plus modestes animaux qui suivent la nature. Vous louez les animaux combattant ceux des autres espèces et les chasseurs. Vous blâmez les combats des animaux d’une même espèce. Que diriez-vous de myriades de chats qui s’égorgeraient ? Ni verriez-vous pas une œuvre diabolique. Votre raison inventa des [100] armes pour mieux vous déchirez. Elle s’augmenta en fabriquant des boules qui vous découpent avec femmes et enfants. Imaginez un géant haut comme une montagne qui vous contemplerait. Vos combats seraient des bruits d’insectes, vos discours sur la guerre propos insignifiants. Et ce petit homme, parti de rien, [150] souverain commandant ceux qui accroissent son pouvoir en lui obéissant, qui fait se déchirer des peuples, devant qui les rois mêmes s’agenouillent ! Ce magistrat nouveau paye l’obéissance par des victoires. L’empereur en personne l’honore. S’il n’échoue pas, il attaquera sa puissance. Finalement, tous s’ [200] y soumettent volontairement. 203 mots 4 Dissertation. Lorsqu’en 1758 dans ses Systema Naturae, Linné 1707-1778 en vient à classer l’homme dans l’espèce homo sapiens », il reprend la vieille idée traditionnelle qui voit en l’homme un vivant dont la capacité à penser, voire à bien penser, est fondamentale. Et pourtant, dans le même temps, les guerres qui ravagent l’Europe et que Voltaire décrit ironiquement dans son Candide publié en 1759 donne une tout autre image de l’homme. On conçoit alors que La Bruyère en moraliste remette en cause la définition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable au vu du phénomène de la guerre. En effet, elle paraît absurde tant du point de vue théorique que pratique. Pourquoi les hommes s’affrontent-ils et surtout se font gloire de se massacrer ? Reste que la raison est en l’homme ce qui lui permet de se représenter les choses en vérité. Elle peut être soumise aux désirs ou aux passions. Mais elle peut aussi errer, se tromper. Les animaux, soumis à leur instinct, n’ont pas à chercher comment agir. De sorte que c’est bien plutôt parce qu’il est raisonnable que l’homme semble capable de faire la guerre. Dès lors, la guerre n’a-t-elle pas justement pour source ce caractère fondamental de l’homme d’être, en tant qu’être raisonnable un être capable de déraisonner ou bien montre-t-elle que la raison est inessentielle en l’homme ou bien la guerre n’est-elle pas une solution préconisée par la raison ? En nous appuyant sur un roman d’Henri Barbusse, Le Feu journal d’une escouade, le De la guerre de Clausewitz, plus précisément le livre I De la nature de la guerre et une tragédie d’Eschyle, Les Perses, nous verrons que la guerre montre que l’homme ne peut se comprendre seulement comme animal raisonnable et que pourtant l’homme use bien de sa raison pour faire la guerre même si elle est soumise à son désir, mais que la guerre montre en dernière analyse que l’homme est bien raisonnable en faisant la guerre en tant qu’elle est un règlement politique des conflits. Dire de l’homme qu’il est un animal raisonnable, c’est dire qu’il est un vivant qui appartient au règne animal et qu’en outre, c’est la possession de la raison qui le caractérise. Or, par raison, on entend la faculté qui permet de connaître le vrai et surtout de connaître le bien et de le mettre en œuvre. Or, la guerre est toujours un mal – éventuellement un moindre mal mais un mal quand même. Il n’en reste pas moins vrai que les conditions d’existence des hommes de l’escouade dans la boue des tranchées, les odeurs d’excréments, l’ignorance des mouvements de troupe sont proprement inhumaines. Il en va de même dans la retraite des Perses qui se noient lorsque le fleuve gelé se brise comme le rapporte le messager Clausewitz pour sa part note que la guerre exclut toute philanthropie I, 3, Ce qui montre que la guerre réfute la thèse traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable, ce sont ses motifs. L’ombre du roi Darios dénonce l’hybris des Perses et de son fils 821. Les soldats dans Barbusse dénoncent la folie de la guerre. Le narrateur, avant l’assaut, note C’est en pleine conscience, comme en pleine force et en pleine santé, qu’ils se massent là, pour se jeter une fois de plus dans cette espèce de rôle de fou imposé à tout homme par la folie du genre humain. » XX Le feu, Il y a bien une opposition entre être raisonnable et la folie que représente la guerre. Clausewitz, même s’il propose une théorie de la guerre, montre qu’elle repose sur l’ignorance, le hasard I, 20, les frictions chapitre 7 qui rendent toute prévision impossible bref, la raison ne peut guère s’y déployer. De ce point de vue également, la guerre paraît tout à fait contraire à la raison. Cependant, il reste à se demander comme cette folie peut frapper de temps en temps l’homme. Car, ne faut-il pas que quelque chose le meuve qui le conduise à braver ce qu’on nomme l’instinct de conservation ? Qu’est-ce alors qui domine en l’homme ? On peut faire l’hypothèse que c’est le désir qui domine en l’homme s’il est vrai que le désir nous conduit au-delà du besoin, dans une quête dont l’objet reste indéterminé. Et la guerre manifeste justement selon l’interprétation que propose de Clausewitz René Girard. Ce qui le montre, c’est son concept abstrait ou absolu de guerre qu’il présente au début du chapitre I. Elle implique une montée aux extrêmes qui relègue la raison à l’arrière plan. La violence de chacun des adversaires commandée par celle de l’autre, la volonté de chacun de soumettre la volonté de l’autre, l’accroissement des moyens mis en œuvre en fonction de la mise en œuvre des moyens de l’autre, sont les trois interactions qui dominent la raison. On le voit dans la tragédie d’Eschyle où la violence déployée par les Athéniens qui tuent les marins survivants perses comme des thons » avec les débris des rames est à la mesure de la violence des Perses qui s’apprêtaient à détruire Athènes comme ils l’avaient fait de l’antique Milet. De même, Blaire, devenu cuisinier, imite Martin César, le cuisinier de Napoléon. Il doit donc trouver des allumettes. Lorsqu’avec ses compagnons, Poupardin, Pépin et Volpatte, ils se perdent et trouvent un allemand, ils le tuent en se jetant sur lui comme des fous » sans se concerter XVIII Les allumettes. Dire que l’homme est un animal raisonnable signifie simplement qu’il est capable de calculer comment arriver à ses fins. Mais ses fins elles-mêmes ne proviennent pas de la raison. On le voit dans la question des armes. Lors du bombardement, les soldats français vantent leurs canons qu’ils considèrent supérieurs à ceux des allemands, notamment le fameux 75 qu’ils opposent aux shrapnells de 77 allemands XIX Bombardement, On le voit encore dans la mise au service de la guerre de la raison instrumentale comme la nomme Habermas né en 1929 dans La technique et la science comme idéologie » 1968. C’est en effet grâce à une ruse que les Grecs ont gagné la bataille de Salamine selon le récit du messager à la Reine. Un Grec et sq. – plutôt un esclave perse de Thémistocle si on en croit Hérodote ~484-420 av. Histoires VIII, 75, et Plutarque ~45-120, Vie de Thémistocle 12 – aurait annoncé que la flotte grecque allait fuir. Elle réussit ainsi à attirer la flotte perse dans un espace où sa supériorité numérique ne sert à rien. Lorsqu’il énumère les qualités du génie martial, Clausewitz n’omet pas l’entendement. Car même si le général ne peut calculer, il lui faut réfléchir et disposer de ses moyens au mieux en fonction du contexte. Clausewitz note que l’usage de la violence n’exclut en rien l’utilisation de l’intelligence chapitre I, 3, bien au contraire, c’est elle qui va permettre d’accroître la violence. Néanmoins, non seulement on ne peut réduire la raison à son rôle instrumentale, c’est-à-dire qu’elle a aussi un rôle pratique, c’est-à-dire d’évaluation des fins, mais en outre on peut penser qu’elle joue un rôle dans le déclenchement de la guerre ou dans sa fin tout au moins provisoire qu’on nomme paix. Dès lors, n’est-ce pas au contraire parce qu’il est un animal raisonnable que l’homme fait la guerre ? En effet, la raison, lorsqu’elle doit œuvrer pour le bien public, peut parfois conseiller la guerre. Lorsque les Athéniens s’élancent contre les Perses à Salamine, le messager rapporte le chant qui est le leur Allez, fils des Grecs ! délivrez / votre patrie, délivrez vos fils et vos femmes, / les autels des dieux de vos pères, les tombeaux / de vos aïeux ! c’est pour eux tous qu’il faut se battre ! ». Quel était leur choix ? Soit se soumettre aux Perses, soit combattre. Il est clair que la guerre était la voix de la raison dans la mesure où elle était la solution pour la préservation de la liberté des citoyens. Quant aux Perses, malgré la critique qu’Eschyle fait de Xerxès par l’intermédiaire de l’ombre de son père et défunt roi Darios et sq., il poursuit l’œuvre de son père et en combattant en Grèce, il empêche les Grecs de venir combattre en Perse – ce que finira par faire Alexandre le Grand. C’est pour cela que Clausewitz a raison, quel que soit le statut qu’on accorde à l’idée de guerre absolue qui trouve une certaine réalité dans la guerre d’extermination, de considérer que la guerre a un sens fondamentalement politique cf. chapitre I, 24. Ce qui le montre c’est que la fin de la guerre est la paix cf. I, 13, c’est-à-dire la cessation au moins provisoire des hostilités, ce qui présuppose que la raison des hommes les amène à arrêter la guerre lorsqu’ils estiment que leurs objectifs sont atteints. Il faut alors une évaluation de la raison. De même, dans le roman de Barbusse, la rationalité de la guerre malgré sa folie, se lit dans l’espoir d’une humanité enfin réconciliée. C’est ce qu’un soldat anonyme exprime Si la guerre actuelle a fait avancer le progrès d’un pas, ses malheurs et ses tueries compteront pour peu. » XXIV L’aube, C’est que la raison ne consiste pas simplement à définir le bien. L’opposition du rationnel ou de la raison instrumentale comme calcul des moyens et du raisonnable comme détermination des fins ne peut mettre de côté la question des conséquences de nos actions. Lorsque donc un différend est irréductible, la raison, loin d’interdire la guerre, la prescrit. La cité athénienne étant sous le coup d’une menace mortelle, l’empire perse quant à lui était fondé sur le principe d’une conquête sans fin. Finalement, c’est bien l’analyse des conséquences et non simplement des fins qui fait que la raison ordonne la guerre. Chacun des États choisit raisonnablement la guerre en visant un accord des fins et des moyens. On peut faire la même analyse du point de vue de Barbusse. D’un côté, l’empire allemand, le militarisme de Guillaume, d’un autre la résistance française, le souci de la liberté. L’opposition entre la France et l’Allemagne, du côté français, s’est aussi joué comme une répétition des guerres médiques comme en témoigne le succès à la fin du XIX° et au début du XX° de la tragédie d’Eschyle cf. Christophe Corbier La Grande Guerre Médique essai d'une étude de réception des Perses d’Eschyle dans la France de la Troisième République, Revue de littérature comparée, 2004/3, n° 311. Qui dit conflit politique, dit guerre possible, soutient Clausewitz. S’il faut écarter toute considération morale, ce n’est pas pour défendre une quelconque apologie de la violence comme le fera Ernst Jünger 1895-1998 dans La guerre comme expérience intérieure 1922, c’est plutôt pour que le sentimentalisme moral ne se retourne pas comme soi. Comprendre la guerre dans sa nécessité rationnelle dans certaines circonstances, c’est faire comme le caporal Bertrand dans Le Feu qui justifie son engagement par la nécessité de défendre la patrie II Dans la terre, Nous nous étions demandé si la guerre remettait en cause la définition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable. On a vu qu’elle comportait un élément d’irrationalité, voire que la raison paraissait y être soumise aux désirs de l’homme. Il n’en reste pas moins vrai que dans la mise en œuvre des moyens et surtout dans sa fin politique, la guerre n’est pas étrangère à la raison et ne remet pas en cause la définition traditionnelle de l’homme.
Sujet Contraintes Vous ferez le commentaire de l'extrait de La Bruyère Contrainte explicite : le commentaire d’un extrait des Caractères de La Bruyère. Contraintes implicites : il convient de montrer : - son habileté à commenter, en organisant une réflexion sur un texte qui permette d’en révéler la signification profonde, en s’appuyant sur des exemples ;
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Elleouvre aussi des perspectives de renouvellement du regard sur les œuvres et de nouveaux champs de recherche. La nouvelle est parue au journal officiel le 29 janvier dernier : l’épreuve de composition française au programme du Capes de Lettres sera remplacée par une épreuve de dissertation, sur le modèle de l’agrégation.
Commentaire Littéraire La Bruyère, Les Caractères, De la société », 9 1688 Au XVIIème siècle, La Bruyère choisit de se livrer à une observation critique de la société de son époque. Les Caractères dressent ainsi un inventaire satirique des portraits de la Cour. Le portait d’Arrias est extrait du livre V où l’auteur montre que la maitrise du langage est essentielle pour paraître distingué socialement. Arrias est ici l’homme universel, celui qui fait semblant de tout connaître. Ainsi, nous assistons à sa chute dans le monde de la Cour. Comment La Bruyère compose t-il le portrait d’Arrias et en quoi ce texte est-il burlesque ? Nous proposons, pour commencer, d’analyser le portrait du personnage en lui-même, puis d’étudier l’homme universel dans une situation concrète et enfin d’examiner la portée comique du texte. Dans ce texte, La Bruyère nous fait le portrait d’un homme universel de manière très agencé. D’abord, la composition du portrait suit un ordre logique correspondant à celui du théâtre. En effet, l’auteur présente tout d’abord le personnage comme pour une scène d’exposition au théâtre, ainsi, il utilise l’usage du présentatif c’est un homme universel ». Il introduit le personnage de la première ligne jusqu’à la ligne 3. Puis vient ensuite la situation dans laquelle le personnage est inséré, comme l’intrigue au théâtre. Présenter le personnage lors d’un dîner au milieu de la noblesse, nous permet ainsi d’observer les caractéristiques du personnage. Enfin, La Bruyère nous fait part du dénouement de la ligne 8 à la ligne 16, à travers lequel on assiste à l’échec de l’homme universel. Ainsi, la composition du portrait nous ramène à l’enchaînement du théâtre. Pour montrer la composition du texte, La Bruyère a utilisé plusieurs temps verbaux. On note tout d’abord que le présent de l’indicatif est le temps utilisé sur presque tout le texte. Il est employé sous la forme d’une vérité générale pour déterminer ce qu’est un homme universel. Par exemple Il aime mieux mentir que de se taire » à la ligne 2, est un jugement que tout un chacun semble pouvoir vérifier. Ensuite, l’auteur emploie une succession de verbes tels que je l’ai appris », je connais », j’ai interrogé ». Il s’agit d’un mélange de l’imparfait de l’indicatif et du passé composé lorsqu’Arrias se justifie, pour montrer la fiabilité de ses sources. Plus loin dans le texte, La Bruyère utilise l’imparfait de l’indicatif qui nous sert à différencier le dénouement du reste du texte et indirectement, faire une morale. Ainsi, La Bruyère avait une façon bien particulière d’expliciter le caractère de l’homme universel. L’auteur nous décrit les caractéristiques de l’homme universel puis nous le montre dans une situation concrète pour que nous puissions vérifier ses dires. Le portrait d’Arrias a pour but de critiquer l’homme universel. La Bruyère l’évoque comme quelqu’un qui a tout lu, tout vu et qui fait semblant de tout connaître. Arrias va jusqu’à mentir pour que son image à la Cour reste celle de l’homme qui sait tout. L’assonance de la ligne 2 c’est un homme universel et il se donne pour tel » est là pour porter l’attention sur le thème du portrait. Pour l’homme universel, tout est dans le langage. On le voit essentiellement avec le champ lexical de la parole raconter », discourir », réciter ». De plus, toute sa vie tourne autour de lui-même. On le note par l’omniprésence du il », énoncé par treize fois dans le texte. La Bruyère nous fait ainsi une critique de l’homme universel puis vise à nous montrer ce qu’il est dans la société. Malgré le caractère du personnage, l’homme universel est inséré de façon permanente dans la société. Dans le texte, La Bruyère parle d’Arrias comme un homme qui est souvent à la table d’un grand ». Il se donne donc une grande importance et une belle place dans la société qu’il ne veut certainement pas perdre. C’est pour cela qu’il paraît expérimenté. La redondance Il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose » à la ligne 2, nous permet de qualifier l’homme universel de beau parleur. L’auteur utilise aussi une asyndète en supprimant tous les mots de liaison il prend la parole ; il s’oriente ; il discourt ». La Bruyère, une fois de plus, cherche à critiquer la situation pour que nous puissions bien cerner les caractéristiques du personnage et ses aboutissements. L’auteur a écrit le portrait de l’homme universel de manière comique pour que nous puissions nous même nous amuser à observer et juger. Tout d’abord La Bruyère critique la société de son époque sous un registre burlesque. On le voit par la répétition de métonymies pour parler de la Cour. Ainsi, une cour du Nord » devint une région lointaine » puis est qualifié de pays ». Il s’agit aussi d’une gradation en crescendo qu’utilise La Bruyère pour se moquer de la Cour qui voudrait paraître grande. Dans le texte, on peut noter le langage soutenu avec le vouvoiement qui rappelle le domaine de la noblesse. L’auteur cherche à critiquer aussi cette société qui accepte un tel personnage. Il reproche ainsi à la Cour de ne pas toujours se rendre compte des personnalités qui sont à leur table. Dans le texte, Arrias évoque le nom d’un ambassadeur sans le connaître. C’est comme cela qu’il se fait piéger par son propre jeu. L’auteur représente aussi la société de l’époque comme une Cour ou seules les mœurs, les femmes, les lois et les coutumes sont importantes. Les défauts de la Cour provoquent ainsi l’amusement du lecteur par le registre employé par La Bruyère. Enfin, le renversement de situation que provoque l’écrivain conduit à une chute burlesque. Le texte a été écrit en vue de montrer le ridicule de l’homme universel, pris au piège par son propre jeu. La Bruyère utilise le discours indirect pour rapporter les propos d’Arrias et de Sethon afin de mettre en évidence la fin du portrait. L’argumentation d’Arrias de la ligne 11 à la ligne 14 et la métaphore [il] prend feu au contraire contre l’interrupteur » met en avant la ténacité de l’homme universel qui va toujours jusqu’au bout avec plus de conviction. La chute du texte amène aussi le lecteur à sourire car la révélation de Sethon qui est à la table montre qu’une certaine justice est faite. La Bruyère a voulu montrer que des propos non fondés ne peuvent pas rester impunis. La vie d’Arrias changera certainement après ce mensonge démasqué. C’était peut-être son dernier dîner à la cour du Nord. Ainsi, le burlesque de ce portrait rend le texte plaisant à lire. Grâce à l’étude du portrait d’Arrias, nous avons montré l’intérêt du texte qui suit une logique théâtrale. Il s’agit du personnage de l’homme universel, un homme qui fait semblant de tout savoir. Dans ce texte, La Bruyère a également voulu critiquer la société et ses personnalités. Le renversement de situation à la fin nous permet d’en déduire une morale sur les mensonges. Ce texte correspond ainsi à la grande règle du classicisme ; Plaire et Instruire. En effet, le portrait d’Arrias est plaisant à lire et il nous apprend qu’il ne faut pas mentir sous prétexte de se mettre en valeur. Ce texte fait également songer à une fable de La Fontaine, Le Bûcheron et Mercure, où les bûcherons cherchent à tromper les Dieux mais n’y parviennent pas.
LaBruyère donne une place importante au rire dans la société qu’il décrit. Selon lui, il est « délicat » de « badiner avec grâce » car il faut des « manières », de la
Diphile commence par un oiseau et finit par mille sa maison n'en est pas égayée, mais empestée. La cour, la salle, l'escalier, le vestibule, les chambres, le cabinet, tout est volière ; ce n'est plus un ramage, c'est un vacarme les vents d'automne et les eaux dans leurs plus grandes crues ne font pas un bruit si perçant et si aigu ; on ne s'entend non plus parler les uns les autres que dans ces chambres où il faut attendre, pour faire le compliment d'entrée, que les petits chiens aient aboyé. Ce n'est plus pour Diphile un agréable amusement, c'est une affaire laborieuse, et à laquelle à peine il peut suffire. Il passe les jours, ces jours qui échappent et qui ne reviennent plus, à verser du grain et à nettoyer des ordures. Il donne pension à un homme qui n'a point d'autre ministère que de siffler des serins au flageolet et de faire couver des canaris. Il est vrai que ce qu'il dépense d'un côté, il l'épargne de l'autre, car ses enfants sont sans maîtres et sans éducation. Il se renferme le soir, fatigué de son propre plaisir, sans pouvoir jouir du moindre repos que ses oiseaux ne reposent, et que ce petit peuple, qu'il n'aime que parce qu'il chante, ne cesse de chanter. Il retrouve ses oiseaux dans son sommeil lui-même il est oiseau, il est huppé, il gazouille, il perche ; il rêve la nuit qu'il mue ou qu'il libellé du sujet confirme d'ailleurs ces impressions de départ. Il vous indique clairement deux centres d'intérêt - le portrait d'un maniaque, ce mot renvoyant moins au sens habituel du terme celui qui est attaché à des habitudes risibles qu'au sens fort celui qui a un goût exagéré et obsessionnel pour quelque chose, voire pathologique un fou; - l'art avec lequel !'écrivain brosse ce portrait. Mais l'emploi dans ce même libellé du mot moraliste au xviie siècle, écrivain qui peint les moeurs; à notre époque, philosophe qui propose une morale n'a rien de fortuit et peut vous inciter à considérer, outre l'intérêt esthétique du texte, son caractère moral. ou oral, entre un sujet qui s'exprime et son interlocuteur. L'intention qu'a le premier d'influencer le second met en avant l'acte d'énonciation* lui-même. Aussi les textes discursifs* sont-ils très divers dans la vie courante publicité écrite, allo cutions politiques, correspondance privée, etc. mais aussi dans la littérature, où l'on range sous ce nom des discours au sens habituel cette fois tels que les Oraisons funèbres de Bossuet, des lettres élaborées comme celles de Madame de Sévigné, des essais L'Homme révolté de Camus, des ouvrages critiques Sur Racine de Roland Barthes, etc. • Le discours* Si le genre discursif* peut utiliser des formes variées, il est avant tout le lieu de l'argumentation, appelée souvent raisonne ment, qui comporte trois éléments une thèse, les arguments qui la justifient, et les preuves qui soutiennent ces arguments c'est la démarche du commentaire composé ... . Le choix de ces derniers est déterminé par l'action que l'on veut exercer, sui vant que l'on s'adresse à la raison ou au sentiment. Ils sont de plusieurs sortes affirmations, raisonnement logique, recours à des exemples empruntés au réel ou inventés, conseils et ordres. De plus }'écrivain essaie de rendre vraisemblable ce qui ne l'est pas forcément et de créer une complicité avec ses lecteurs en recourant à des connotations* qu'il peut partager avec eux pour des raisons sociales, culturelles, etc. • L'analyse du discours* Quand vous abordez un texte de ce type ou plus générale ment un passage discursif* dans quelque genre que ce soit, soyez toujours attentifs - à la logique du discours* l'enchaînement des idées, très variable, même si quelques grandes catégories peuvent se dis tinguer disposition» de la rhétorique classique, inventaire, structure dialectique, etc. ; - à s~s moyens d'expression et notamment à la progression grammaticale adverbes, conjonctions de coordination, signes de ponctuation; attention également aux figures de rhétorique, notamment de construction -qui s'inscrivent dans le cadre de la phrase répétition, anacoluthe rupture de construction, etc. - et de pensée -qui dépassent souvent ce cadre ironie*, sarcasme, prosopopée figure qui consiste à faire parler un mort, un animal, une chose personnifiée, etc. ; - aux marques ou indices de l'énonciation*, c'est-à-dire à l'inscription dans son propre discours de celui qui s'exprime pronoms divers désignant l'auteur du propos et son lecteur par exemple les pronoms personnels de 1 re et de 2° personnes,. »