Publié en 1818, Frankenstein ou le Prométhée moderne est l’un des récits les plus aboutis de la romancière anglaise Mary Shelley. Ancêtre de la science-fiction, son œuvre interroge sur les frontières de l’humanité et s’inscrit dans une tradition gothique naissante, clôturant progressivement le courant romantique anglais. Résumé de Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley Au cours de son voyage en bateau vers le Pôle Nord, un aventurier du nom de Robert Walton rencontre un certain Victor Frankenstein. Affaibli par le froid et par sa longue course, Walton lui vient en aide. Frankenstein, souffrant, décide de lui faire le récit de sa vie, en débutant par ses études. On apprend qu’au cours de ses études de philosophie et de chimie à Genève, il découvre le secret de la vie. Après avoir créé une créature » si hideuse qu’il en a pris la fuite, Victor est rattrapé par sa création, qui lui implore de construire une partenaire avec laquelle il pourrait vivre. Refusant catégoriquement, il cède sous les arguments du monstre », et finit par entamer une seconde création. Une nuit, épris de doutes et se sentant observé par la créature, il décide de tout détruire et de prendre la fuite. Dès lors, il est poursuivi de nouveau par le monstre assoiffé de vengeance, et fuit vers Genève pour se marier avec sa sœur adoptive, Elizabeth. Durant leur nuit de noces, Victor Frankenstein craint que le monstre vienne le tuer, et envoie donc Elizabeth se cacher. Surprise par le monstre, cette dernière est assassinée. Victor décide alors de se venger et dédie le reste de sa vie à la poursuite du monstre. Sa propre création l’entraîne jusqu’au Pôle Nord, où il s’égare et finit dans les bras de Walton, mourant sous les yeux du monstre. Pris de remords, ce dernier décide alors de mettre fin à sa propre vie et disparaît dans le brouillard. Première méprise courante sur cet anti-héros maudit Frankenstein n’est pas le nom de la créature » qui ne possède d’ailleurs pas de nom, à dessein, mais celui de son créateur. Cette confusion révélatrice prend tout son sens au fur et à mesure de la lecture. Elle s’inscrit dans la volonté de Mary Shelley de régir son œuvre autour de nombreuses dualités conscience de soi/volonté, science/morale, créature/créateur, inné/acquis, et ce pour un seul but questionner les frontières de l’humain, ce que Mary Shelley est la première à faire. En effet, contrairement aux attentes légitimes, la créature de Mary Shelley est pourvue d’une rationalité très poussée, et convainc d’ailleurs son créateur sur bien des sujets. Elle présente toutes les caractéristiques d’un être humain, seulement de manière plus intense haine, amour, rancune, volonté… Alors même si elle est décrite comme un monstre » et rejetée par tous les villageois, cette créature a bien des traits humains, car elle fait preuve tout au long du roman de conscience de soi et de volonté. En revanche, c’est Victor Frankenstein qui est implicitement caractérisé par Shelley comme un monstre, ne prêtant aucune attention aux conséquences de ses actes. En effet, c’est lui qui devient obsédé par la création de la vie, n’écoutant ni sa famille ni sa fiancée, ce qui aura des conséquences désastreuses. Étant si obsédé par son ambition, il est incapable de faire preuve de rationalité ni de prendre du recul. Pour preuve, il est le premier à prendre la fuite lorsqu’il réalise ce qu’il vient de faire, laissant en liberté totale une créature, certes monstrueuse, mais surtout sans repères. De plus, c’est lui qui craque sous le discours du monstre lui implorant une partenaire, sans penser aux conséquences. C’est d’ailleurs lui qui reviendra sur sa décision en détruisant sa seconde création et en prenant la fuite, ce qui enragera le monstre et sera responsable de la mort de son ami Henry Clerval et de sa fiancée Elizabeth. Ainsi, tout au long du roman, Mary Shelley questionne les frontières de notre humanité en inversant subtilement les rôles entre créateur et création. Elle confère à un monstre davantage de qualités humaines et de conscience de ses actes qu’à un propre humain. À la toute fin du récit, elle suggère d’ailleurs que la création est devenue plus humaine que le créateur. En effet, en observant Victor Frankenstein mourir dans les bras de Walton, le monstre éprouve des remords et de la haine contre lui-même, ce dont Victor n’a jamais su faire preuve. Vocabulaire de l’oeuvre à connaître Voici une liste de vocabulaire utilisée dans Frankenstein, de Mary Shelley. Elle peut être utile lors de tes essais d’anglais mais aussi lors de tes traductions ! Cynique cynical/cynic Le financement funding Malfaisant maleficent Malveillant malevolent/evil minded Méchant/mal evil/wicked/nasty/malicious/black hearted Novateur innovative Sadique sadistic/sadist Sanguinaire sanguinary/blood-thirsty Un brevet a patent Un échantillon a sample Un embryon an embryo Un essai clinique a clinical trial Un scientifique a scientist Une découverte a discovery/a finding Une expérience an experiment Une hypothèse an assumption Voilà qui conclu cette fiche sur Frankenstein de Mary Shelley. Si tu souhaites consulter une autre analyse portant sur une œuvre littéraire, n’hésite pas à lire cet article dédié à La Métamorphose, l’un des ouvrages de Franz Kafka.
La Critique de la Raison pure est l’ouvrage fondamental de Kant, publié en 1781, dans lequel il analyse les différentes facultés de l’esprit, afin d’établir que notre connaissance ne saurait dépasser les limites de l’ entreprend de montrer que la métaphysique ne peut représenter une vraie science et qu’elle doit laisser place à la croyance. La Critique de la Raison pure est un ouvrage difficile. En fait, cette difficulté tient principalement au fait que la Préface regorge d’allusions au contenu de l’ouvrage de l’Introduction au dernier chapitre, qui restent incompréhensibles tant que l’on n’a pas lu celui-ci. Or la Préface dissuade souvent, du fait de ces nombreuses obscurités, de lire la suite ! Le plus simple est de commencer par l’Introduction. Celle-ci contient en effet des définitions et des distinctions essentielles. On reviendra sur la Préface une fois que l’on aura saisi leur sens. Ainsi les allusions contenues en celle-ci seront plus compréhensibles. Cet ouvrage vise à répondre à la question que pouvons-nous savoir ? C’est là une question classique de la théorie de la connaissance, examinée en particulier par Descartes, Locke, Hume. Nos idées correspondent-elles à quelque chose de réel, ou sont-elles fictives ? Le monde extérieur est-il réellement comme nous le pensons, et comme nous le voyons ? Nos théories sur le monde sont-elles vraies ? Pour comprendre un auteur, il est souvent utile de savoir à quel autre auteur il s’oppose en premier lieu. C’est à Hume, et plus généralement à l’empirisme, que Kant s’oppose, d’après ce qu’il dit lui-même. Pour l’empirisme, l’esprit est comme une sorte de table rase » l’expression est de Locke, qui ne contient à l’origine aucune idée. On pourrait aussi dire une sorte de tableau vide. C’est l’expérience qui est la source de nos idées et de nos connaissances. Par exemple, c’est en voyant la couleur rouge que l’idée de rouge » entre en notre esprit. De même, c’est en faisant l’expérience du sentiment de la colère en nous que l’idée de "colère" se forme en notre esprit. Les idées se forment donc par l’expérience, soit extérieure celle du monde autour de nous soit interne quand l’esprit expérimente en nous certaines choses, comme pour l’exemple de la colère. Les empiristes rejettent ainsi la théorie des idées innées selon laquelle nous naîtrions avec certaines idées déjà formées, comme celle de Dieu. Kant s’oppose à la doctrine empiriste. Il remet en cause l'idée que l’esprit, l’intellect, ou plutôt, pour employer son vocabulaire, l’entendement, serait une sorte de milieu neutre dans lequel viendraient se former les idées. Son idée est que l’entendement a une certaine forme. Cela signifie que l’entendement n’accueille pas les idées des choses extérieures sans les modifier, comme ce serait le cas si c’était une sorte de table rase » neutre. En fait, pour devenir objet de connaissance, et se constituer en tant qu’idée, il faut qu’elles se modifient de manière à s’adapter à la forme de l’entendement. Une image parlante serait celle du verre pour pouvoir rentrer dans le verre, le liquide doit pouvoir prendre la forme de celui-ci, quelle qu’elle soit. De même, pour pouvoir se former en notre entendement, une idée doit pouvoir se plier à la forme de notre entendement. Quelle est-elle ? Il s’agit d’un ensemble de concepts a priori, ou catégories. Ce sont des concepts fondamentaux, sur lesquels repose notre entendement en son fonctionnement même. En voici quelques exemples nous en verrons plus tard la liste exacte qualité, quantité, causalité, etc. Ainsi par exemple, un objet pour pouvoir être constitué comme objet dans notre intellect doit avoir une certaine quantité. Et de fait on voit que toutes nos idées d’objet correspondent à un objet un ou multiple, bref, doté d’une certaine quantité. On voit intuitivement que l’idée de causalité a plus d’importance que l’idée par exemple de métal. La première est en effet un concept a priori de l’entendement, tandis que la seconde est un concept empirique. On pourrait imaginer être privé de l’idée de métal, mais l’idée de causalité est essentielle à notre intellect. Que signifie concept a priori » ? A priori » signifie qui précède l’expérience, et en est indépendant. Cela s’oppose à a posteriori » qui désigne au contraire ce qui nous est apporté par l’expérience. A posteriori » et empirique » sont synonymes. De même que pur » et a priori » sont synonymes un concept pur est un concept complètement a priori. On comprend alors en quoi ces concepts fondamentaux de l’entendement sont des concepts a priori ». En effet, ces concepts, en tant qu’ils constituent la forme de l’entendement, ne se forment pas en nous grâce à l’expérience. Au contraire, ce sont eux qui viennent permettre de penser tout objet d’expérience, et même de les constituer en tant qu’objet d’expérience. Auteur Cyril Arnaud, fondateur du site pirate en philosophie, aime voyager en terra incognita ! Auteur des Fragments pirates, Axiologie et
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